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⏳ Quand vendre... et quand ne rien faire (ce qui est souvent le plus dur)
Spoiler : ce n’est presque jamais une question de marché.
Édition n°80 - 17/12/2025
🗓️ Cette édition est envoyée toutes les deux semaines. N’hésitez pas à la partager 😍
L’épargne, c’est de la liberté frappée, une liberté à venir.
Salut 👋
Les marchés (or, actions, etc) ont très bien performé en 2025.
Mais vendre un actif qui a très bien performé est probablement la décision la plus inconfortable en investissement.
Beaucoup plus difficile que d’acheter.
Beaucoup plus difficile que de ne rien faire.
Parce que vendre, ce n’est pas une décision financière.
C’est une décision émotionnelle.
On regarde ça ensemble
⏱️ Temps de lecture : ~ 8 min
Boite à outils
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⏳ Quand vendre… et quand ne rien faire (ce qui est souvent le plus dur)
Le vrai dilemme du vendeur
Quand un actif explose à la hausse, deux scénarios te hantent :
Tu vends, ça continue de monter → tu passes pour un idiot.
Tu gardes, ça s’effondre → tu aurais dû vendre.
Dans les deux cas, ton cerveau trouve un moyen de te reprocher quelque chose.
Si je vends et que ça monte, je suis nul.
Si je garde et que ça baisse, j’aurais dû être plus malin.
Résultat ? L’inaction devient la solution par défaut.
Et parfois… c’est une excellente décision.
Parfois, beaucoup moins.
🔥 Le rééquilibrage : simple en théorie, pénible en pratique
Sur le papier, tout est clair.
Tu définis une allocation cible, par exemple :
60 % actions
20 % obligations
20 % actifs plus volatils (crypto, etc.)
Puis tu rééquilibres :
une fois par an,
une fois par mois
ou quand un écart dépasse un certain seuil.
Simple. Basique. Propre.
Mais dans la vraie vie, il y a :
des actifs qui surperforment violemment, parfois sur un court laps de temps
d’autres qui stagnent,
et toi au milieu, avec tes biais cognitifs.
Et surtout… la fiscalité.
🧭 Calendrier ou seuil : ce que dit la réalité
Beaucoup d’investisseurs regardent leur portefeuille à date fixe.
Une fois par an. Parfois par trimestre.
C’est très bien. Mais ce n’est pas toujours optimal.
Les études (notamment chez Vanguard) montrent qu’un rééquilibrage par seuil est souvent plus pertinent.
Pourquoi ?
Parce qu’un calendrier peut te pousser à :
vendre trop tôt un gagnant,
ou garder trop longtemps un perdant.
L’approche par seuil est plus pragmatique :
👉 tu laisses courir tant que les écarts restent raisonnables
👉 tu agis seulement quand le risque devient excessif
Ce n’est pas une question de performance future.
C’est une question de dépendance excessive à un seul actif.
🙌 Vendre n’est pas dire “j’ai tort”
C’est un point clé.
Prendre des bénéfices ne veut pas dire :
que tu n’y crois plus,
que l’actif est fini,
que tu deviens pessimiste.
Ça veut dire : “Je refuse que mon avenir financier dépende trop d’un seul scénario.”
C’est une décision de gestion du risque, pas un jugement sur l’actif.
Et pourtant… on a énormément de mal à l’assumer.
Soyons honnêtes.
Très souvent, on ne vend pas pour une seule raison : 👉 l’impôt sur la plus-value.
Et c’est rationnel.
Vendre un actif avec une grosse plus-value, c’est accepter :
une sortie de cash immédiate,
une perte de capital à réinvestir,
un seuil de rentabilité plus élevé ensuite.
La vraie question n’est donc pas : “Dois-je vendre ?”
Mais : À partir de quelle baisse future aurais-je été content d’avoir vendu aujourd’hui ?
Quand on raisonne comme ça, la décision devient beaucoup plus froide… et beaucoup plus claire.
🎁 Ma Stratégie : Rééquilibrer intelligemment (sans se tirer une balle fiscale)
Rééquilibrer avec les nouveaux flux
👉 arrêter d’alimenter les positions surpondérées
👉 renforcer progressivement les actifs sous-pondérésVendre en priorité les pertes ou quasi-flat
👉 pour compenser des plus-values
👉 ou ajuster sans frottement fiscalPrivilégier les enveloppes fiscalement neutres
👉 PEA, assurance-vie, arbitrages internes
👉 avant toute vente imposable en compte-titres
Ce n’est pas parfait.
Mais ça évite beaucoup d’erreurs coûteuses.
✨ Et parfois… il ne faut rien faire
C’est peut-être le point le plus important.
Il existe des situations où ne pas rééquilibrer immédiatement est une bonne décision :
quand un actif est porté par une dynamique structurelle claire,
quand une tendance ne fait que commencer,
quand un catalyseur majeur est proche.
Dans ces cas-là, la surpondération n’est pas un accident.
C’est la conséquence d’une bonne décision qui fonctionne.
Il ne faut pas vendre que les lignes qui sous performent, au risque de se retrouver qu’avec les brebis galeuses
✨ Conclusion
Ce que je retiens (et que j’essaie d’appliquer)
Vendre n’est jamais confortable.
Ne rien faire est parfois la meilleure décision.
Le rééquilibrage est un outil, pas une religion.
La fiscalité change totalement l’équation.
Et surtout : le risque, ce n’est pas la volatilité, c’est la concentration non maîtrisée.
🎯 Exercice simple
Prends ton portefeuille aujourd’hui et demande-toi :
Quels actifs ont grossi par discipline ?
Lesquels ont grossi par chance ?
Et lesquels te rendent nerveux… sans que tu oses l’admettre ?
Souvent, la réponse à “quand vendre” est déjà là.
À très bientôt,
🔥 Marc
🤗 C’est tout pour cette semaine !
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💡 La fiscalité : l’éléphant dans la pièce