🇫🇷 Le Pacte Faustien de la France

Édition n°63 - 14/05/2025

Salut à toi 👋,

Aujourd’hui, on va parler de la France. Pas de ses paysages, ni de ses fromages ou sa charcuterie.

Mais de ce qu’elle était, de ce qu’elle produisait, et de ce qu’elle a sacrifié.

Depuis 30 ans, un drôle de marché s’est noué. Un pacte faustien, discret mais redoutable :
⚙️ On a laissé partir nos usines,
📦 En échange d’un peu de consommation pas chère
💰 Et d’un État toujours plus lourd pour masquer l’effondrement.

Ce n’est pas arrivé par hasard. Ce sont des décisions politiques, des stratégies industrielles, et des renoncements assumés au plus haut niveau.

Aujourd’hui, l’industrie française s’effondre, le secteur productif suffoque, et l’État tente de compenser… avec de la dette et des impôts.

Décryptage

👇

⏱️ Temps de lecture : ~10 min

1990-2020 : La désindustrialisation "rentable”

Il faut partir d’un fait simple : Depuis les années 90, produire en France est devenu de moins en moins rentable.

Le retour sur capital investi (= le rendement pour un investisseur) dans l’industrie française a chuté durablement.📉

La conclusion logique pour les actionnaires et dirigeants ?
➡️ Délocaliser vers des pays où la rentabilité est meilleure.
➡️ Fermer ici pour ouvrir là-bas.
➡️ Transformer une usine française en importateur de produits chinois.

Et c’est là qu’arrive le piège subtil 👇

Et ce qui a permis au système de tenir, c’est l’arrivée massive de biens à bas coût.

🇨🇳 En échange de cette désindustrialisation, on a importé de la déflation en provenance de Chine:

• Les prix de nombreux biens ont baissé

• Les rayons se sont remplis.

• Le pouvoir d’achat a été “préservé”... du moins artificiellement et temporairement.

Et les Français ont dit : “C’est pas si mal finalement.”

🧾 Un tee-shirt à 5€, une télé à 250€, une cafetière à 29€...

On s’est laissé bercer par l’illusion de la richesse, alors même que notre appareil productif s’effondrait. Car avant, tout était fait en France. Téfal, Moulinex etc…

C’était confortable. Oui

Mais c’était le début de la dépendance.

On a vendu nos usines… et nos brevets

On aime se raconter que nos usines ont été "détruites" par la mondialisation.

Mais dans les faits, beaucoup ont été “vendues”.

Volontairement. Par des Français. À d’autres Français. Ou à des étrangers.

🏭 Des dizaines de sites industriels ont changé de main, ont été absorbés, transférés, ou tout simplement fermés… parce que ça coûtait trop cher de les maintenir.

Et ce n’est pas qu’une histoire d’usines.

➡️ Des savoir-faire ont disparu.
➡️ Des brevets ont été rachetés.
➡️ Des lignes de production ont été démontées, puis remontées à l’autre bout du monde.

Et très souvent, sans aucun combat. Car dans l’immense majorité des cas, personne ne s’est battu.

Pas les politiques.
Pas les banques.
Pas les clients.
Et les salariés ont été désemparés.

Parce que le pays entier était déjà ailleurs, déjà dans son pacte de consommation, dans sa logique de “L’économie de l’avenir, c’est l’économie des Services” ou bien “L’industrie, c’était au XXème siècle, c’est sale et ça pue”.

Un État obèse pour masquer l’effondrement

Face à cette désindustrialisation, que fait l’État ?

Il fait ce qu’il sait faire de mieux : il grossit.

📈 Depuis 30 ans, à chaque crise, l’État a répondu de la même manière :

• Plus de dépenses publiques

• Plus de fonctionnaires

• Plus de normes

• Plus de dette

• Et plus d’aides pour calmer la rue

Le problème, c’est que tout ça ne crée pas de richesse réelle. Et même pire : ça étouffe le secteur privé.

Plus l’État occupe de place dans l’économie, plus les entreprises productives perdent en liberté, en marges, en dynamique.

Pourquoi ?

👉 Car chaque euro prélevé en impôt, chaque norme, chaque politique de soutien est payé par le secteur privé.

Mais ce modèle tient...

📉 Tant qu’on peut emprunter à taux faible (de 2010 à 2022).
📉 Tant qu’on peut repousser l’addition.
📉 Tant que les électeurs préfèrent la paix sociale aux choix douloureux.

Et ça a marché. Un temps.

Mais aujourd’hui, la dette explose, le déficit s’envole, les recettes stagnent...

Et le privé s’essouffle, seul sous le poids d’un État devenu amortisseur de décadence.

Une société qui décroche du travail productif

La dernière pièce du puzzle, c’est la plus insidieuse :

👉 On a peu à peu désappris à produire ou à travailler.

Et ce n’est pas une question de talent ou de compétences. C’est un changement culturel.

🎓 On a dit à une génération entière que le travail manuel, l’industrie, la production, c’était du passé.

Que l’avenir, c’était les services, les écrans, le tertiaire voire les subventions.

Aujourd’hui ?

• Les lycées pros ferment.

• Les jeunes ne veulent plus bosser dans les usines.

• Les élites méprisent les secteurs "physiques".

• Et à l’Assemblée, certains réclament même un "droit à la paresse". 💤

Résultat : on ne veut (sait?) plus produire.

Et comme la productivité est la seule vraie source de richesse à long terme…

👉 on s’appauvrit. Lentement, mais sûrement.

La France de 2025 ne manque pas de talents. Mais elle manque de structure productive. Elle manque de vision à long terme. Elle manque de courage collectif pour sortir du pacte.

🇨🇳 La Chine : du dernier au premier de la classe

Pendant des années, on a considéré la Chine comme l'atelier du monde, un imitateur bon marché.

Mais c'était oublier que ce pays a été le berceau de nombreuses inventions majeures: le papier-monnaie, la poudre à canon, la boussole, l'imprimerie.

Aujourd'hui, la Chine ne copie plus. Elle innove et nous dépasse, largement, très largement.

Quelques exemples récents :

• Pont spectaculaire : la Chine inaugure un pont suspendu à plus de 600 m entre deux montagnes et au-dessus d’une rivière. Cette hauteur vertigineuse – plus de deux fois la tour Eiffel – permet au pont du Grand Canyon de Huajiang d’établir un nouveau record. Pour un coût ridicule (<300 millions d’euros)

• Centrale nucléaire au thorium : La Chine a mis en service son premier réacteur nucléaire au thorium, une technologie plus sûre et produisant moins de déchets radioactifs que les réacteurs traditionnels à l’uranium.

• Taxis volants: des TAXIS volants sont maintenant opérationnels en Chine

• Trains à 1000 km/h : La Chine développe un train à sustentation magnétique capable d'atteindre 1000 km/h… Un Strasbourg / Brest en 1h 😅 

Penser que la Chine resterait indéfiniment un copieur était une autre erreur.

Elle est désormais devant nous dans de nombreux domaines technologiques et il faudra certainement des transferts de technologies Chine vers la France pour compenser notre retard.

Tu l’as compris, ce Pacte n’est pas que celui de la France. C’est celui de l’Allemagne, des Etats-Unis, de l’Angleterre… bref de tout l’Occident.

🧠 Conclusion - Ce pacte, on peut le rompre

Ce que je t’ai partagé ici, c’est ma lecture des faits.

Je ne dis pas qu’il faut revenir au passé. Mais je pense qu’on doit regarder le présent en face.

👉 On a accepté, collectivement, de troquer l’effort contre la facilité.
👉 On a laissé filer l’industrie, les brevets, les usines.
👉 On a demandé à l’État de compenser ce vide avec toujours plus de dette et de promesses.

C’est ça, le pacte.

Mais il n’est pas irréversible.

On peut :

• Réinvestir dans la production réelle.

• Alléger le poids de l’État pour redonner de l’oxygène au privé.

• Reprendre le contrôle sur notre énergie, notre industrie, notre avenir.

Ce ne sera ni simple, ni rapide. Mais c’est le seul chemin pour sortir de la dépendance.

Et ça commence, comme toujours, par regarder la vérité en face.

🤔 Et toi, t’en penses quoi ?

Est-ce qu’on peut vraiment rompre ce pacte ? Ou est-il trop tard ?

💬 Réponds-moi directement, je lis tous les retours.

Et si cette newsletter t’a parlé, partage-la à quelqu’un qui pense encore que tout ça est arrivé par hasard.

À très bientôt,
🔥 Marc

L’image de la semaine 😁